Biostation Düren: Biologische Station im Kreis Düren e.V.

Le castor- Castor fiber: biologie et mode de vie.

Castor au sol
Castor au sol (Photo A. Schumacher)

A propos de son nom
Le castor, scientifiquement appelé Castor fiber, mérite bien son nom. Le nom Castor vient du verbe latin castrare qui signifie couper. Grâce à ses dents, il est effectivement en mesure de “couper” et découper sa nourriture. Le nom allemand du castor Biber vient du mot celtique bevere qui signifie l’animal brun (Bär, le nom allemand de l’ours, a également la même racine).

Sa famille
Les castors appartiennent à la famille des rongeurs (Rodentia). Après le capybara sud-américain, le castor est le deuxième plus gros rongeur du monde. Aujourd’hui, la famille des castors se décompose en seulement deux espèces : le castor européen (Castor fiber) et le castor canadien (Castor canadensis). Bien que les deux soient à peine différenciables, ils appartiennent bien à deux espèces différentes car ils ne peuvent pas se croiser, ce qui est entre autre du à la composition de leurs chromosomes (les castors Canadiens : 40 chromosomes, les castors européens : 48 chromosomes). Le débat actuel est de savoir s’il existe ou non plusieurs sous-espèces au sein de la famille des castors européens.

Castor se nourrissant
Castor se nourrissant (photo A. Schumacher)

Caractéristiques
Le physique imposant du castor laisse supposer que ce n’est pas un poids plume. Avec une taille d’un mètre et une queue longue de 35 cm, il peut peser jusqu’à 36 kg, aussi lourd qu’un chevreuil adulte. La plupart des castors sont cependant bien plus légers. Dans la nature, avec une espérance de vie maximale d’un peu plus de 20 ans, un castor peut espérer vivre relativement longtemps. L’espérance de vie moyenne du castor n’est toutefois que de huit ans.

Mâchoire inférieure - Incisive du castor avec son extension
Incisive du castor avec son extension

Les quatre incisives que possède le castor n’arrêtent pas de grandir jusqu’à sa mort. Elles sont placées de sorte que plus le castor les use, plus elles sont aiguisées. Les incisives ont une couleur jaune orangé sur l’extérieur à cause du fer contenu dans l’émail dentaire et sont particulièrement dures. C’est essentiel, car avec ses incisives, le castor doit pouvoir ronger des arbres et les abattre. Il le peut grâce à une pression de 120 kg par centimètre carré, six fois plus puissante que chez l’Homme, qu’il exerce par sa mâchoire. Après ses incisives, le castor a comme tous les rongeurs un trou (Diastema) après lequel on trouve ses molaires. Grâce à ses molaires, il peut broyer divers végétaux.
Avec jusqu’à 23 000 poils par centimètre carré, sa fourrure est particulièrement dense et chaude et le protège de l’humidité tout en le réchauffant. En comparaison, l’Homme ne possède qu’un peu plus de 600 cheveux par cm ².

Détails d’une queue de castor
Queue de castor (photo A. Schumacher)

Le signe de reconnaissance du castor est sa queue. Dans l’eau, elle sert de gouvernail, et à terre, les castors l’utilisent pour pouvoir s’appuyer tout en rongeant. Sa fonction de stockage est importante pour le castor en hivers. Il peut y stocker de la graisse et s’en nourrir par temps froids. Lors de promenades, il est possible de voir le castor utiliser une autre des fonctions de sa queue. Lorsqu’il sent du danger, le castor bat puissamment l’eau avec sa queue avant de plonger. Il met ainsi en garde les membres de sa famille contre un danger potentiel.

Ragondin nageant
Ragondin : queue ronde et moustaches claires (photo A. Schumacher)

Possible confusion
Le castor en principe bien discernable est confondu avec une autre espèce plus fréquemment qu’on ne le croit. Cette autre espèce est le ragondin, aussi appelé le castor des marais. Ces animaux étrangers échappés des fermes d’élevage d’animaux à fourrure se sentent à l’aise dans les marais locaux et leur nombre augmente fortement. Leur physique ressemble certes à celui d’un castor adolescent, mais le ragondin possède une queue ronde qui rappelle la queue d’un rat. Un ragondin en train de nager peut facilement être confondu avec un castor. Ce qui est frappant chez le ragondin, c’est sa moustache blanche (des poils hirsutes autour du nez). Il est fréquent que les deux espèces évoluent dans les mêmes eaux, si bien que la distinction entre les deux n’est pas facile. On ne peut cependant pas confondre le castor avec le rat musqué; il est bien plus petit et sa queue est ronde et latéralement aplatie.

Prairie crée par les castors
Prairie crée par les castors

Nourriture
Le castor est un pur végétarien mais le choix de sa nourriture végétale reste flexible. On peut ainsi prouver que les castors vivant dans l’Elbe se nourrissent de jusqu’à 150 sortes d’herbes et 63 sortes de bosquets différents. Ce qui atterrit finalement dans l’estomac du castor dépend de la saison. En été, le castor se nourrit principalement d’herbe et de plantes aquatiques desquelles il préfère manger le Rhizome. Un castor doit trouver une grande quantité de plantes pour atteindre son quota de 1000 calories par jour et la plupart de ses activités tournent ainsi autour de la recherche de nourriture. Les constructions de castors sont fréquemment à proximité de champs labourés, ce qui permet au castor de se nourrir des cultures comme le maïs, les raves ou le colza. En fin d’été, il enrichit sa nourriture par des fruits tombés des arbres.

Habitat de castors le long de la Roer (Rur)
Habitat typique de castor dans les collines

Comportement
Le castor est un animal qui vit en famille. Il vit dans une communauté de plusieurs générations dans lesquelles une hiérarchie domine. La famille se compose le plus souvent de 4 à 6 membres et le couple parental est monogame. Les castors en-dehors du territoire sont fondamentalement considérés comme des ennemis, et les intrus qui s’y aventurent sont agressivement chassés du territoire. Le territoire peut contenir selon la quantité de nourriture une étendue d’eaux de 0,5 km en cas de conditions optimales jusqu’à une étendue de 6 km en cas d’une faible présence de nourriture. Le long de la Roer (Rur), la plupart des territoires sont espacés d’environ 1,5 à 2 km les uns des autres.

Pour apercevoir un castor, on doit s’y prendre au crépuscule, puisqu’il dort la journée dans sa hutte. Lorsqu’il s’active la nuit, il devient clair que le castor est un excellent nageur, qui peut vite plonger en cas de danger. (image 6+3) Sur le sol, il est plutôt lent.
L’habitat du castor peut prendre des formes très variées. En cas de berge raide, le castor peut être amené à creuser des travaux de terrassement (image 1). De temps en temps, on trouve dans la région ses fameuses petites huttes de bois. A l’intérieur il est bien caché sous une couche de terre et de branches.

Jeunes castors dans leur habitat
Jeunes castors dans leur habitat (photo G. Schwab)

Reproduction
Alors que d’autres animaux sont encore en hibernation, la période d’accouplement commence pour le castor. Débutant dés fin décembre, cette période se termine vers la mi-mars. La fonte de la glace de l’hiver agit comme un stimulant sur le mâle qui nage en se cramponnant à la femelle, ce qui conduit à l’accouplement. Après une durée de gestation de 105 jours, la femelle donne naissance entre avril et juin le plus souvent à de un jusqu’à quatre jeunes. Les petits viennent au monde avec déjà des poils et une bonne vision. Ils pèsent environ 600 grammes à la naissance et font à peu près 35 cm. Les jeunes se nourrissent dans les premiers jours de leur vie exclusivement du lait fort en protéine et en graisse de leur mère. Au cours des huit semaines d’allaitement, ils peuvent ainsi vite grandir, et dés leur deuxième semaine, les jeunes castors peuvent déjà grignoter des plantes. A partir de leur troisième semaine, ils mangent des herbes et des feuilles différentes qui leur servent alors déjà de nourriture principale. Agés seulement de quatre à cinq semaines, les jeunes quittent leur habitat pour la première fois et essaient déjà de plonger, mais pour cela, ils sont encore trop légers. Soixante jours plus tard seulement, les petits castors pourront plonger aussi bien que leurs parents. Toute la famille participe à l’éducation des jeunes castors ; les parents et les frères et soeurs plus âgés. La relation entre les enfants et les parents est particulièrement forte dans la famille de castor. Les parents ne perdent jamais leurs petits de vue dans leurs premiers mois et les ramènent même leur habitat s’ils le jugent nécessaire.

Vue latérale d'un crâne de castor
Crâne d'un castor européen de la région Eifel

Différences entre le castor canadien et le castor européen au moyen de leurs crânes
Il y a dans le monde deux sortes de castors, l’un dans le nouveau monde et l’un sur le vieux continent. A cause de libérations illégales, les espèces sont toutes deux présentes en Europe. Au moyen d’examens génétiques, les deux espèces qui ne peuvent pas se croiser sont clairement discernables. Elles sont donc également discernables par leurs crânes. Les différences sont expliquées en photos dans ce fichier PDF.