Biostation Düren: Biologische Station im Kreis Düren e.V.

Écologie par le feu dans la Drover Heide


Feu de flanquement

Depuis des siècles, le feu comme outil d’entretien des paysages de landes est ou plutôt était relativement fréquemment employé. L’emploi du feu avait également pour objectif de rajeunir la lande. La gestion de la lande par le feu consiste à brûler un terrain de lande avec les arbres qui s’y trouvent, afin de laisser place à un site structurellement plus diversifié. Par endroits, le terrain brûle jusqu’au sol brut, permettant ainsi, lors du prochain cycle de vie de la végétation, de voir pousser non seulement des centaines de plantes de lande, mais également de nombreuses espèces herbacées. Les surfaces brûlées abritent ensuite plus d’espèces, et sont bien plus appropriées au pâturage que les monotones surfaces de bruyère callune, où ne pousse qu’une seule espèce. Bien que le feu soit une bonne méthode d’entretien, aucune mesure de gestion par le feu n’a encore été appliquée dans la Drover Heide. Cependant, de telles mesures sont prévues et, en cas de succès, pourront être reconduites de façon plus intensive dans les prochaines années.


Feu au vent

Mort dans les flammes ?

D’un point de vue écologique, l’utilisation du feu a longtemps trouvé des détracteurs, et il reste encore aujourd’hui quelques inconvénients auxquels il faut remédier. D’un point de vue zoologique en particulier, l’utilisation du feu comme moyen d’entretien de la lande a souvent été contestée. De nombreux animaux (reptiles, amphibiens, oiseaux nicheurs, lièvres, etc.) ne meurent-ils pas dans les flammes ? La peur d’infliger à ces animaux une mort douloureuse a longtemps empeché l’emploi du feu à des fins écologiques. A l’heure de l’industrialisation du paysage dans la majeure partie de l’Europe, c’est seulement sur les bases d’entrainement militaire, les seules sites de grande taille présentant une cohérence et étant à l’abri d’une exploitation intensive, que le feu a continué à brûler. D’une part, les armes à feu ont régulièrement occasionné des incendies sur ces sites. D’autre part, des feux y ont été volontairement déclarés pour empêcher les feux accidentels de prendre trop d’ampleur et devenir ainsi incontrôlables. Tout ceci s’est passé la plupart du temps sur des zones non accessibles au public. Mais nombreuses sont celles qui ont depuis lors été ouverts au public, à la suite du retirement des troupes militaires. Certains de ces sites ont laissé les écologistes sans voix : Ce sont précisément ces terrains, sur lesquels des feux se sont régulièrement déclarés, qui se révèlent abriter la plus grande diversité d’espèces. Engoulevents d’Europe, alouettes lulu, pie-grèches écorcheurs, tariers des prés, tariers pâtres, arnica des montagnes et de nombreuses autres espèces menacées y ont trouvé un habitat et s’y sont implantés en grand nombre.


Trois mois après un feu

Feu au vent

Qu’est-ce qui fait l’intérêt de ces surfaces brûlées pour les animaux et les plantes ? La période de l’année et le type de feu jouent un rôle déterminant. L’emploi du feu se fait durant l’hiver, si possible par temps sec lorsqu’il gèle. De nombreuses espèces d’oiseaux sont alors parties en „vacances d’hiver“ vers le sud, d’autres animaux hivernent sous terre et sont donc protégés, et les animaux actifs toute l’année quittent la zone de danger. De plus, dans le cas d’un feu au vent, on ne constate pas d’augmentation de la température à quelques centimètres sous terre (là ou de nombreux animaux passent l’hiver). Dans le cas d’un feu à contre-vent, des températures bien plus élevées sont au contraire constatées, et les éléments inflammables sont souvent brûlés jusqu’au sol brut.